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ment on ignorait comment s’opérait cette transformation.

C’est ce dernier point que vient éclairer M. Colrat ; voici comment il s’exprime à ce sujet :

« Il y a entre le tissu épithélial et conjonctif des pénétrations réciproques. Ce stade de la cicatrisation ne constitue pas une transition brusque et de peu de durée, allant des cellules embryonnaires aux cellules épithéliales. C’est, au contraire, une phase particulière de la cicatrisation qui prépare l’arrivée des cellules épithéliales et qui se caractérise par la présence d’une couche particulière, bien limitée du côté de la profondeur, allant en s’épaississant à mesure qu’on se rapproche de l’épiderme déjà formé, n’ayant pas moins d’un demi-centimètre d’étendue, souvent plus, et sur laquelle nous appelons l’attention. En raison de l’épiderme vrai et de la surface franchement ulcérée, nous proposons de l’appeler zône épidermoïdale ou cuticule épidermoïdale, indiquant par là qu’elle n’est nullement formée par de l’épithélium, mais qu’elle le prépare et en tient lieu pendant quelque temps. Les cellules qui entrent dans sa composition sont des éléments embryonnaires, seulement cette zône se caractérise par la présence entre ces cellules d’un réticulum fin à mailles irrégulièrement rectangulaires. Quand on parvient à balayer avec le pinceau une partie des cellules, ce réticulum apparaît beaucoup mieux. »

Comme on le voit, la transformation du tissu embryonnaire en tissu épithélial ne serait pas simple ; cette transformation serait dictée par le réticulum. Les mailles