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L’auteur que je viens de citer rapporte un cas qui me paraît très favorable à cette manière de voir. II greffa, sur un homme blanc, quatre lambeaux épidermiques pris sur un nègre ; au bout de quelques temps, la cicatrice qu’il obtint était pigmentée et représentait, en surface, vingt fois celle de la greffe. Quoique ce fait semble prouver une prolifération cellulaire du côté de la greffe, cette prolifération est combattue et n’est admise par aucun de nos auteurs français[1].


    honorable professeur, M. Arloing, ce réticulum parfaitement apparent. On distinguait, en certains points, de petites cavernes contenant une ou deux cellules à côté d’autres qui étaient vides ; mais autour des éléments cellulaires contenus dans ces cavernes existaient des filaments très déliés, qui les séparaient les uns des autres.

    D’un autre côté, M. Ranvier, dans son Traité technique d’Histologie, 1er et 2e fascicules, 1875, décrit une denticulation qu’il figure très bien entre les cellules du corps muqueux de Malpighi et la face superficielle ou papillaire du derme. Ces denticulations, très déliées à un faible grossissement, ne pourraient-elles pas être le réticulum, le chevelu de MM. Colrat et Morat ?…

  1. Ne pas admettre la prolifération des éléments cellulaires qui constituent la greffe, me semble une infraction aux règles d’une saine physiologie. Dans les éléments qui entrent dans la constitution de la greffe, il y en à qui jouissent encore de tous les phénomènes vitaux (cellules du corps muqueux). Que va-t-il se passer si on place ces éléments dans un milieu favorable à leur entretien ? Ils puiseront les principes nutritifs à la surface de la plaie, continueront à vivre et se développeront. Mais l’ilôt ainsi greffé grandit. Pourquoi ne pas mettre sur le compte de la prolifération cette augmentation de volume ? On sait bien que cette prolifération est la caractéristique de la vie de l’élément cellulaire. Il me semble donc plus naturel d’admettre cette prolifération, quoiqu’on n’en ait pas trouvé le moindre signe, que de me contenter des mots force catalytique, pour expliquer l’apparition de l’épiderme, mots qui ne satisfont pas du tout l’esprit.