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la cicatrice. C’est là, sans doute, un fait sur lequel tout le monde est d’accord, et qui semble plaider en faveur des greffes ; car, dans ce cas, ces dernières peuvent être qualifiées de naturelles. Ce fait à une grande importance historique, car c’est lui qui a donné l’idée à M. Reverdin de provoquer artificiellement l’apparition de ces ilôts.

Mais, dans une plaie ordinaire, ces ilôts centraux n’existent pas toujours, et souvent la cicatrisation ne s’opère que par un envahissement progressif qui s’étend des bords de la plaie vers son centre. Si on greffe la surface de cette même plaie, les ilôts, en s’étendant, diminueront d’autant le travail de la cicatrice marginale, de telle façon que si on multiplie ces greffes, on peut concevoir à priori que la durée de la cicatrisation sera singulièrement diminuée. Ajoutons à ce premier travail la formation des ponts d’un ilôt à l’autre et de celui-ci aux bords de la plaie, et nous pourrons conclure que par ce procédé la plaie sera vite comblée. La vitesse de cicatrisation dépend donc du nombre de greffes et de la disposition que celles-ci affectent entre elles et par rapport aux bords de la plaie.

Ces résultats, tout probants qu’ils paraissent être, ne sont pas admis par tous les auteurs, au moins en ce qui concerne le procédé Reverdin. M. Marduel, dans une étude critique qu’il a fait de cette opération, paraît se défier de cette vitesse dans la cicatrisation. Il tend à admettre, avec Laroyenne, Horand, que la véritable cause de la plus grande rapidité de la cicatrisation devrait peut-être être attribuée aux soins minutieux, qu’on