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Les faits pratiques viennent prouver ce que 4a théorie fait concevoir à priori et un grand nombre de cas de Ranke, de Colrat, de Poncet, de Rouge, d’Hergott, plaident en faveur de la greffe pour éviter la soudure des bords des plaies commissurales. C’est encore par ce procédé qu’Ollier est parvenu à combattre un cas très grave de syndactylie.

Les plaies situées au pourtour des ouvertures naturelles deviennent parfois, à cause de leur rétraction, amenée par la cicatrice, le point de départ de difformités fort graves.

Sont-elles situées au voisinage des paupières ? On a consécutivement des ectropions ; à côté de la bouche, on a des déviations des lèvres, etc.

Toutes ces difformités sont aisément combattues par la greffe. C’est surtout M. Wecker qui a apporté ce mode de traitement en ophtalmoscopie. Il s’en est servi dans le cas de brûlure des paupières, pour éviter l’ectropion consécutif à la rétraction, et a même proposé d’opérer cette affection, lorsqu’elle existe déjà, en enlevant le tissu cicatriciel et en greffant la plaie ainsi obtenue. M. Lawson a pratiqué cette opération, je résume ce qu’il a obtenu :

« Il incisa le tissu cicatriciel et disséqua les adhérences de manière à libérer la paupière qu’il sutura à l’autre ; il eut ainsi une plaie qu’il laissa bourgeonner ; le sixième jour, deux larges greffes furent faites avec succès. Le résultat fut satisfaisant, à part une légère difformité due à la saillie des ilôts greffés.

Dans les plaies situées à la surface du corps, les ré-