Page:Cros - Le Coffret de santal, 1879.djvu/144

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Elle s’est endormie un soir, croisant ses bras,
Ses bras souples et blancs sur sa poitrine frêle,
Et fermant pour toujours ses yeux clairs, déjà las
De regarder ce monde, exil trop lourd pour Elle.

Elle vivait de fleurs, de rêves, d’idéal,
Âme, incarnation de la Ville éternelle.
Lentement étouffée, et d’un semblable mal,
La splendeur de Paris s’est éteinte avec Elle.

Et pendant que son corps attend pâle et glacé
La résurrection de sa beauté charnelle,
Dans ce monde où, royale et douce, Elle a passé,
Nous ne pouvons rester qu’en nous souvenant d’Elle.