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LE COFFRET DE SANTAL
Ô France, ainsi tes jours joyeux
Avaient fui dans la nuit profonde.
Ainsi nous avons cru tes yeux
À jamais fermés pour le monde.
La blessée est sauvée et dort
Dans son lit blanc, tout amaigrie.
Elle a frôlé de près la mort ;
On lui défend de parler fort,
On craint même qu’elle ne rie.
Mais dehors un vent attiédi
Verdit déjà les noires cimes.
Comme elle s’ennuie, à midi,
Des tisanes et des régimes !
Ô France, ainsi tes jours joyeux
Avaient fui dans la nuit profonde ;
Mais l’aube renaît et tes yeux
Se sont entrouverts sur le monde.
La blessée enfin ce matin
A trompé sa garde-malade.
Elle part d’un pas incertain.
Elle a voulu sentir le thym
Dans ce sentier qu’elle escalade.
Ses bras ne sont plus si fluets.