Page:Cros - Le Collier de griffes, 1908.djvu/16

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faite à la fois d’ahurissement, d’admiration et de respect, pour cet homme extraordinaire, et qui, dans d’autres conditions, si le Fatum y eût mis un peu plus de complaisance, eût révolutionné le monde et laissé dans l’histoire une trace inoubliable.

C’est que, dans le vrai Charles Cros, si différent du bohème de la légende, il n’y avait pas seulement le délicieux aède de l’Archet et du Fleuve ou l’humoriste falot du Hareng saur, mais aussi un savant hors pair… D’aucuns disent même : « Le plus grand savant du dix-neuvième siècle. » Je n’y contredirai point.

C’est, en tout cas, un fait singulièrement suggestif qu’il ne puisse surgir une seule de ces miraculeuses découvertes qui sont en train de changer la face du monde, sans que le besoin s’impose d’évoquer cette étrange figure.

À part peut-être les rayons X, le radium et la télégraphie sans fil — et encore je n’en mettrais pas ma main au feu ! — le nom de Charles Cros est mêlé à tout ce qui s’est fait d’extraordinaire et de fécond depuis quarante ans.

N’est-ce pas Charles Cros, par exemple, qui bien avant Verneuil, Frémy, Moissan, Maiche, tutti