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Page:Cros - Le Collier de griffes, 1908.djvu/15

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PRÉFACE




La mort a fait si copieuse et si cruelle moisson parmi les hommes de ma génération, que je dois être l’un des derniers qui aient connu Charles Cros — l’un des derniers, au moins, à qui il ait été donné de pénétrer et de goûter le secret de son paradoxal génie.

Je l’ai pourtant peu fréquenté, malheureusement pour moi, car nous fîmes connaissance trop tard, quelques mois avant sa fin prématurée, et nous ne nous revîmes ensuite qu’à de rares intervalles, en coup de vent, mais c’en fut assez pour développer en moi une ardente sympathie, qui n’aurait pas tardé à devenir une étroite amitié