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Page:Cros - Le Collier de griffes, 1908.djvu/191

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avec son nuage de lait, inonda mon superbe pantalon gris perle.

« Maladroit que je suis ! dis-je en palissant sous la brûlure, insignifiante du reste. Je vous ai perdu votre robe, mademoiselle.

— Tu n’en fais jamais d’autres, Virginie, dit la mère.

— Madame, je vous assure que c’est moi, en posant la tasse sur le bord du piano…

— D’ailleurs, la bonne peut offrir le thé et les sirops. »

La jeune fille disparut. Oh ! si j’avais pu assister à la nuit qu’elle dut passer !

Bref, je pondérai si bien mes faits et gestes que la froideur des parents crût exactement comme l’amour de la fille. Subséquemment j’eus des mots à voix basse avec celle-ci : elle était malheureuse, ses parents me détestaient… il fallait les ménager, etc.

J’ai l’air de faire du roman, mais on se tromperait en me croyant une pareille légèreté d’esprit. Ce que j’ai dit, aussi brièvement que possible, était nécessaire. Maintenant la science proprement dite commence.

Nous échangeâmes nos portraits. Le mien était photographié sur émail, encadré d’or, avec une chaînette minuscule, pour être porté sous les vêtements.

Ce portrait contenait, cachés entre une plaque d’i-