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Page:Cugoano, Réflexions sur la traite et l'esclavage des Nègres, Royez, 1788.djvu/104

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Réflexions sur la traite

ils sont rejettés. Ainsi les lois divines commandent que le voleur restitue son larcin, les lois humaines au contraire,

    un juge qui fait mourir un homme qui n’est pas condamné à la mort par les lois saintes, n’est donc pas irréprochable.

    Celui qui a assassiné a transgressé les lois de Dieu et de la société, il meurt pour son crime, cela est juste, Le meurtre est irréparable, il mérite la mort. Quelquefois même il est juste de faire perdre la vie à celui qui projette votre trépas, Ainsi il est juste de tuer les ennemis dans un champ de bataille. Ainsi ceux qui ont pris la résolution d’incendier une maison, ceux qui se révoltent et conspirent contre la vie des souverains et des citoyens, doivent quelquefois expier leurs mauvais desseins par la mort, s’il est démontré que les biens et la vie des citoyens ne seront pas en sûreté, tant qu’ils respireront. Cependant tous les cas de cette espèce semblent appartenir à la lâcheté et à la cruauté qui accompagnent le pouvoir absolu. Ils prêtent aux abus et fournissent des motifs de crimes aux tyrans, Ainsi dans tous les lieux on a vu des rois ne monter au trône que par des marches teintes de sang. Ainsi on a vu des rois ne