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et l’esclavage des Nègres.

été les soutiens. Toutes les autres nations européennes adoptèrent les mêmes principes. Les cœurs s’endurcirent imperceptiblement. De vastes territoires étaient ruinés ; les déprédateurs enrichis des dépouilles des indigens, retournaient, dans leur patrie, jouir de leurs vols. Le sol était fertile, les bras manquaient, le pillage était impossible, Les Européens trop paresseux et trop inhumains pour aimer le travail, s’emparaient des naturels fugitifs qu’ils pouvaient attrapper. Ils les faisaient esclaves et les condamnaient à des travaux pénibles. Ces malheureux, peu accoutumés à des traitemens affreux, étaient consumés par le chagrin, et bientôt les manœuvres manquèrent encore. Mais les oppresseurs avaient vu que leur ouvrage pouvait être fait, sans qu’il leur en coutât rien. Tel fut l’origine de l’usage général de ramasser et d’en-