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Réflexions sur la traite

il est toujours si grand qu’on ne peut y penser sans frissonner.

« Ô mon Dieu ! que l’esclavage doit être méchant, abusif, impie, puisqu’on ne peut se procurer des esclaves sans assassiner des innocens. Quels châtimens ne puniront pas une barbarie si atroce ! car si le sang, injustement répandu, appelle la vengeance divine, combien les cris et les gémissemens de cent mille hommes assassinés ne feront-ils pas descendre sur la terre de supplices dûs à des brigands féroces ». Les faits que j’ai détaillés ne sont pas des conjectures, ils sont prouvés, ils sont la suite de la servitude. Ah ! si les Anglais apprenaient qu’une autre nation tue annuellement cent mille innocens, ils penseraient, avec raison, qu’elle est inhumaine, et qu’elle sera punie par le Tout-puissant. La liberté et la justice, bases du gouvernement anglais, la phi-