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Réflexions sur la traite

est celui qui court les plus grands dangers. Il est possible que ses jours, ou son crédit ne soient pas assez longs pour réparer le mal qu’il a laissé commettre par sa patrie, en tolérant l’esclavage si sévérement proscrit par les commandemens de Dieu. Les bons administrateurs de la justice ne permettent ni ne souffrent les abus. Mais où sont-ils ? Que les premières places d’un royaume sont accablantes ! leurs possesseurs sont les ministres de l’Être-suprême ; rendre la justice et punir les malfaiteurs, voilà leur auguste emploi. Ainsi en permettant le malheur des Afriquains, ainsi en ne vengeant pas le sang des Afriquains assassinés par l’épée de l’avarice, ils sont aussi cruels que David, tuant Urie. Ils doivent être sourds aux intrigues dangereuses de quelques compagnies de marchands, et aux insinuations perfides des méchans