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Réflexions sur la traite

par la soif du gain, multipliaient à l’envi les uns des autres leurs forfaits. Les brigands qui en tiraient le plus de profit, fomentaient les jalousies et la cupidité, et ont obtenu la protection des lois et des gouvernemens. Aussi ce commerce injuste encouragé par toutes les passions, et qui viole ouvertement les lois de Dieu, a augmenté excessivement. Les hardis scélérats, armés pour la traite des Nègres, qui mettent les Afriquains au rang des bêtes, et qui regardent un Noir assassiné comme une bête morte, sont les plus dangereux des hommes, sont les ennemis et la honte de leur patrie. Le ciel et la terre se plaignent d’eux. Néanmoins leurs intrigues perfides ont souillé des mortels nés pour la bienveillance. Il faut les désabuser ; il faut les empêcher de ressembler aux tigres et aux animaux féroces. Espérons que les