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Page:Cugoano, Réflexions sur la traite et l'esclavage des Nègres, Royez, 1788.djvu/157

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et l’esclavage des Nègres.

d’Aman. Qui pourrait penser ou seulement supposer que les voleurs d’hommes, les commerçans de chair humaine, et les colons Amériquains n’ont jamais fait de mal ? Nous ressemblons aux martyrs mourans dans les flammes, et dont le sang criait vengeance contre leurs persécuteurs. La cruauté de nos bourreaux a nuit à nos bourreaux eux-mêmes ; ils vont à la chasse des Nègres, comme si nous étions des bêtes fauves ; ils nous vendent comme leur proie : et nous ne nous efforcerions pas de leur échapper. Est-il donc défendu aux honnêtes gens d’échapper aux scélérats qui leur tendent des embûches ? Nous fuyons, on nous poursuit ; et si l’on nous prend, les lois nous condamnent à la mort. Tremblez, monstres, tremblez ; le sang d’un million d’assassinés dépose contre vous. Tremblez, les Nègres que vous avez enlevés, ceux que vous avez dé-