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et l’esclavage des Nègres.

mais ils ne les traitent pas avec beaucoup d’indulgence. Leurs Nègres ne languissent pas dans une misère affreuse ; mais ils sont privés de tout. Ils sont regardés comme des prisonniers faits à la guerre, et qui doivent obéir à toutes les volontés de leurs vainqueurs. — Les brigands qui nous dépouillent de tous les droits naturels, et qui nous mettent au rang des bêtes, sont aussi odieux que celui qui vole le pauvre, la veuve et l’orphelin. — Ils subornent nos enfans avec des présens ; ils leur feront dire que nous sommes d’intelligence avec les voleurs de Nègres, et que les Noirs ne sont esclaves que par la trahison de leurs compatriotes, de leurs parens, de leurs frères. Ils diront eux-mêmes qu’ils ne peuvent vivre sans le trafic des Afriquains ; cela les justifie-t-il ? Ils diront que les Nègres libres en Afrique, sont plus malheureux que les esclaves en