Page:Cugoano, Réflexions sur la traite et l'esclavage des Nègres, Royez, 1788.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
156
Réflexions sur la traite

vage. — Ô vous, qui offrez vos cœurs au Créateur de l’Univers ! voyez les oppresseurs & les opprimés également avides de votre approbation ; à qui la donnerez-vous ? les tyrans, les assassins qui traitent les hommes avec cruauté, qui les retiennent dans une servitude perpétuelle & illégitime, & qui les tuent par la douleur, la faim, les tourmens, ne sont-ils pas d’autant plus maudits, qu’ils sont plus méchants ? Ce fut sans doute un grand triomphe pour l’iniquité que d’avoir fait tolérer l’esclavage par les lois, que d’avoir obtenu la permission de voler non-seulement les propriétés des Nègres, mais leurs personnes elles-mêmes. Jours à jamais déplorables qui légitimèrent le vol, la méchanceté, la cruauté, le meurtre ! approuvez-vous la servitude ? Vous approuvez tous les crimes qui la suivent nécessairement, vous êtes de connivence