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et l’esclavage des Nègres.

cation et du ressentiment des cruels coups de fouet appliqués sur les épaules de mille hommes, pour mille fois moins de crimes que je n’en pourrais reprocher dans cet écrit, à la méchanceté prodigieuse, et à l’avarice brutale des colons et des marchands.

Il est bien décourageant pour un homme comme moi, de me rappeler la flétrissure dont quelques écrivains ont voulu accabler les Nègres, en disant, « qu’un Afriquain ne peut parvenir à aucun dégré de vrai savoir, qu’il est incapable de s’imbiber d’aucun sentiment de probité, et qu’il est né pour être esclave ». Je pense que ceux qui ne se font pas de scrupule de traiter l’espèce humaine, comme des bêtes de somme, sont, non-seulement des brutes, mais sont encore méchans et bas, et que leurs flétrissures sont injustes et fausses. Si de tels hommes peuvent se