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Page:Cugoano, Réflexions sur la traite et l'esclavage des Nègres, Royez, 1788.djvu/194

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Réflexions sur la traite

leur liberté. Ils ont recouvré leurs droits naturels par des services rendus dans la dernière guerre, soit au public, soit à des particuliers. Ils sont reconnaissans, mais ils craignent d’être encore enlevés et livrés aux monstres barbares, appellés colons. Car les navigateurs Européens et ceux qui commercent avec les pays étrangers, ont de grands préjugés contre les Noirs ; ils voient en eux des bêtes de somme et non des hommes ; aussi un Nègre est à peine en sûreté parmi eux. On a tout employé pour persuader aux Noirs libres de se fier aux vaisseaux de transport, et d’aller dans leur pays. Mais les plus sages refusèrent et refusent jusqu’à ce qu’ils apprennent que l’on a mûrement pensé aux inconvéniens de ce voyage, et que l’on a bien prévu tous les obstacles. Ils redoutent prudemment, un retour qui peut être terrible,