Page:Cugoano, Réflexions sur la traite et l'esclavage des Nègres, Royez, 1788.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
10
Réflexions sur la traite

oiseaux. Une fois je refusai d’aller à la halte, lieu suspect, et où je craignais d’être happé par quelque puissance ennemie ; mais un de mes compagnons, m’ayant dit, que parce que j’appartenais à un grand prince, les aventures ou le Bounsam, (le diable) m’épouvantaient, je m’impatientai tellement que je pris la résolution de rejoindre la halte. Nous entrâmes dans les bois comme à l’ordinaire, et à peine avions-nous marché deux heures que plusieurs grands brigands fondirent sur nous, en disant, vous avez offensé le lord, suivez-nous, vous lui répondrez, et à nous-mêmes encore auparavant.

Quelques-uns entreprirent en vain de s’enfuir ; les voleurs sortirent leurs pistolets et leurs sabres, en nous ménaçant de nous tuer tous, si l’un de nous avait l’audace de remuer. Le chef nous dit qu’il était notre ami, qu’il obtiendrait