Aller au contenu

Page:Cugoano, Réflexions sur la traite et l'esclavage des Nègres, Royez, 1788.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
31
et l’esclavage des Nègres.

dans les diverses contrées du globe n’ont pas tous le même dégré de noirceur ; et leur scélératesse ne nuit pas à la justesse de l’observation suivante :

On aime la vertu dès qu’on voit son visage ;
Le vice est détesté sitôt qu’on l’apperçoit.

On connaît l’iniquité de l’esclavage des Nègres, et l’indignité des traitemens qu’ils éprouvent. La vertu et la justice ont élevé leur voix et ont défendu le pauvre et infortuné peuple noir. C’est le bavardage, a-t-on dit, et non pas la sagesse qui s’est fait entendre, mais qui écoutera et examinera ces discours ? Ce ne seront pas les vils avocats de l’esclavage, quoiqu’ils soient un peu honteux de leur infâme métier ; lorsqu’ils espèrent que la liberté universelle planera un jour sur tout le globe, ils ressemblent au crocodille qui pleure sur sa proie en la dévorant. Ce ne seront pas les hommes ennivres par l’avarice et l’in-