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Page:Cugoano, Réflexions sur la traite et l'esclavage des Nègres, Royez, 1788.djvu/86

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Réflexions sur la traite

et les autorisent à enchaîner et à commercer des innocens. Ô horreur ! Pourquoi ne serait-on pas persuadé qu’ils recevront quelque jour, la récompense due à leur indignité ?

Il n’est rien de plus absurde, de plus ridicule et de plus affreux que de conclure d’après la bible et les annales des diverses nations, la légitimité de la servitude des Nègres. — Supposons que deux ou trois hommes mal organisés et cruels regardent une foule de peuple faisant pendre un criminel à un arbre. L’exécution finie, ils s’éloignent, prennent un sentier détourné, rencontrent un innocent, et précisément parce qu’ils ont vu pendre un homme, ils saisissent cet innocent et le pendent. Maintenant si le peuple sait ce que ces fous féroces ont fait, hésitera-t-il un instant entre son action et celle de ces insensés ? Non sans doute. Mais s’il peut