Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/106

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Rollin, n’ayant jamais servi que comme matelot, savait à peine signer son nom. Le baron prétendit plus tard qu’ayant établi quelques postes détachés, ses officiers lui renvoyèrent une quantité d’effets qu’ils avaient confisqués aux officiers d’administration : ceux-ci les avaient pris aux magasins du roi et les vendaient pour leur compte. Il fit alors une visite des magasins, ayant en main l’état des marchandises fournies par l’île de France, afin de reconnaître les fraudes ; il y trouva des vols considérables que les subalternes mirent au compte du sieur Senaut, lequel, étant mort, ne pouvait être poursuivi. Il fut impossible de savoir la vérité ; Benyowszky prit le parti de préposer un officier d’état-major pour faire visite des magasins tous les huit jours, défendit de délivrer aucune marchandise sans un ordre de sa main ; il prit ainsi la responsabilité de toute l’administration, contrairement au règlement. Il le comprit si bien qu’il écrivit en France pour qu’on lui envoyât directement un commissaire, un garde-magasin et quelques employés pour ce service. Cependant, à la nouvelle de la mort du sieur Senaut, Maillart, comme s’il se fût repenti d’avoir abandonné sans contrôle au baron la disposition des effets du roi, nomma, au mois d’août 1774, le sieur La Grive des Assises, ancien commissaire des guerres, qui, paraît-il, était un homme intelligent. Les instructions qu’il lui donna sont du 15 août 1774. Il lui remit une copie de toutes les lettres que le ministre avait écrites, tant à M. de Ternay qu’à lui-même, relativement à l’établissement de Madagascar, et le texte de l’ordonnance du 30 décembre 1772, qui réglait la formation du corps des volontaires.

Il lui recommanda de se conformer exactement aux lois, de ne rien laisser payer par le trésorier, de ne rien laisser délivrer par le garde-magasin sans son ordre, de faire tenir exactement, par ces deux employés, un journal de leurs recettes et de leurs dépenses. Il devait visiter assidûment les magasins et contrôler sévèrement les procès-verbaux de coulage et de dépérissement. La frégate la Belle-Poule, qui le conduisait à Louisbourg, le débarquerait d’abord à Foulepointe