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de Neutra, en l’année 1741. Il était fils du baron Samuel Aladar de Benyowszky, qu’il prétendait avoir été général-major de cavalerie au service d’Autriche. Quand il passa par l’île de France, en 1772, il raconta au gouverneur, le chevalier Desroches, qu’il était d’origine polonaise et treizième baron du nom. Son grand-père était passé en Transylvanie sur l’invitation de l’empereur, et celui-ci fit à sa famille un état considérable dans cette province, qu’il voulait repeupler. Sa première jeunesse se passa à Vienne dans les travaux et les exercices habituels aux jeunes nobles ; dès l’âge de 14 ans, il entra dans l’armée comme sous-lieutenant. On voudrait être certain de tout cela : or, jamais le doute méthodique n’a été mieux justifié qu’en cette histoire où, dès le début, les contradictions abondent. Ainsi, d’après le dernier éditeur anglais des Mémoires, le capitaine Pasfield Oliver, les registres paroissiaux de Verbowa fixent la naissance du baron à l’année 1746.

Il prétend avoir assisté aux batailles de Lobositz en 1756, de Prague en 1757, de Domstadt en 1758 en qualité de lieutenant d’abord, puis de capitaine, puis d’aide de camp du maréchal Laudon. Quel que fût l’âge auquel les jeunes nobles de ce temps pouvaient recevoir un grade, il est impossible qu’il ait fait ces campagnes, s’il est né en 1746. Cette date acceptée, comme il paraît difficile de ne pas le faire, les Mémoires, dès la première page, se trouvent contenir de fortes erreurs, pour ne pas dire pis. Ils sont encore contredits par un état de services autographe de Benyowszky, d’après lequel il n’aurait ni fait partie des mêmes régiments, ni possédé les mêmes grades qu’il s’attribua plus tard. En 1762, après la mort de son père, il aurait quitté l’armée autrichienne pour entrer dans celle de Pologne et, de 1763 à 1767, il aurait été major au régiment de Kalicz-Cavalerie.

À Desroches, il déclara qu’il avait quitté le service, ne pouvant s’accommoder avec son colonel, et qu’il s’était retiré en Transylvanie pour s’y adonner uniquement à l’étude. Si l’on s’en rapporte