Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/149

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ce qui s’appelle recette, dépense et consommation. » Et reprenant un mot de Maillart-Dumesle, ils ajoutèrent qu’il faudrait se résoudre à traiter cette comptabilité comme celle d’un vaisseau naufragé et perdu corps et biens. Les questions posées par eux au baron dès leur arrivée reçurent pourtant de ce dernier des réponses qui méritent d’être analysées. Elles sont accompagnées de notes et réflexions des commissaires qui achèvent de faire connaître l’homme et son œuvre.

Ils lui avaient demandé de leur soumettre ses ordres et sa correspondance. Il ne leur remit qu’une lettre de M. de Boynes du 19 mars 1773 et la copie des lettres du même jour à MM. de Ternay et Maillart.

« Quelle fut notre surprise, écrivent les commissaires, en apprenant par lui-même, qu’il ne lui avait été remis à son départ de France et qu’il n’avait reçu depuis aucun ordre du roi pour venir prendre possession et s’établir à Madagascar dans tel lieu de cette île qu’il aurait jugé à propos de choisir. Il a donc fallu qu’il réglât sa conduite d’après une simple copie de la lettre du ministre à MM. de Ternay et Maillart, aux ordres desquels il ne devait jamais se trouver, Cependant, tous les services qu’il devait en attendre dépendaient entièrement d’eux, ainsi que de la connaissance qu’il devait leur donner de ses besoins. De ces espèces de contradictions devaient s’ensuivre les difficultés et embarras qui ont occasionné des mécontentements et des inquiétudes chez MM. les chefs d’administration de l’île de France et à M. le baron de Benyowszky lui-même. De là, plaintes et écritures au ministre, et ce n’est enfin que depuis la dernière lettre de M. de Sartine du mois de juillet 1775 que MM. de Ternay et Maillart savent positivement que M. de Benyowszky n’a de compte à rendre de ses opérations qu’au ministre et qu’il est absolument indépendant du gouvernement de l’île de France : ces mêmes incertitudes ont encore occasionné des dépenses très fortes, soit par les envois faits de l’île de France à Madagascar