Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/163

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suprême ; il devait y en avoir 32, mais on réserva 22 places pour les remplir plus tard, selon les occurrences ; puis il nomma 2 Européens et 6 naturels membres du conseil permanent. Il devait y en avoir 18 en tout.

Benyowszky raconte ensuite qu’il persuada aux chefs de le laisser partir pour l’Europe, afin de conclure des traités de commerce avec quelques-unes des nations qui y habitent. Il reçut leur serment de lui rester fidèle pendant son absence, organisa une armée, lui distribua des drapeaux et partit enfin le 14 novembre sur le senau la Belle-Arthur.

Tels sont les traits principaux du récit qu’il propose à la crédulité des lecteurs.

Est-il besoin de dire que ce récit ne contient pas un mot de vrai ?

Il fut inventé de tous points à l’époque où le baron, perdant l’espoir d’obtenir en France de nouveaux concours, se décida à faire appel aux étrangers. De là, les passages hostiles aux Français que contient ce récit et l’avis que les Malgaches lui donnent d’avoir à se défier des Français. Cela fixe à peu près la date de la composition de ce roman vers 1784 ou 1785. En 1786, après sa mort, on prit dans ses bagages diverses pièces de sa fabrication. Comme tous les menteurs, le baron se contredit souvent : c’était d’abord une expédition du serment des chefs malgaches, mais ils l’auraient prêté le 1er octobre, et non le 10, comme le disent les Mémoires. Il y avait aussi un procès-verbal de l’assemblée où il avait reçu des pouvoirs pour conclure des traités de commerce : l’assemblée se serait tenue le 3 octobre, les Mémoires la reportent au 20 du même mois. N’étant pas d’accord avec lui-même, Benyowszky ne peut l’être avec la vérité.

À quoi bon discuter des récits aussi évidemment faux ? Benyowszky ne donna pas sa démission du service de France, puisqu’il demanda un congé le 2 octobre. Il ne convoqua personne ni le 1er ni