Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/165

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décida à partir pour la France, pour devancer le rapport défavorable que ne pouvaient manquer de faire Bellecombe et Chevreau. Il prétexta le besoin du service, la nécessité de rendre au ministre un compte exact de la situation de l’établissement et de prendre les ordres de Sa Majesté à ce sujet. Il désigna le chevalier Sanglier pour exercer le commandement provisoire à sa place. Celui-ci reçut ordre de veiller à ce que l’ordonnateur Coquereau fît faire régulièrement la traite du riz pour approvisionner l’île de France. Il devait interdire le commerce aux particuliers, sauf en cas de nécessité pour l’établissement. Il devait maintenir la paix parmi les tribus amies, contenir les Sakalaves, s’ils rouvraient les hostilités ; il ne devait fonder aucun nouveau poste, même si les indigènes le demandaient et garderait tout son monde rassemblé à Louisbourg ; il entretiendrait les postes de la Plaine de Santé, d’Angontsy, de Foulepointe. Il fut remplacé en ce dernier endroit par le sieur de Mallendre. On ne voit rien dans ces ordres officiels et autographes qui décèle l’Ampansacabé ni l’existence du royaume malgache.

Sanglier profita du passage d’un vaisseau particulier pour se rendre à la baie d’Antongil, où il parvint en janvier 1777.

Cependant, au reçu de l’enquête de Bellecombe qui arriva en France seulement vers mars ou avril 1778, Sartine adressa au roi un rapport en suite duquel une ordonnance du 22 mai 1778 supprima le corps des Volontaires à pied et forma de leurs débris une compagnie franche dont Sanglier prit le commandement avec le grade de major d’infanterie dans les troupes des colonies. Il n’y avait eu à Madagascar d’autre événement notable en 1777 que la révolte de dix soldats de la garnison de Foulepointe contre leur chef, le lieutenant de Mallendre, parce que leur solde n’avait pas été payée. Ils désertèrent, mais sur 10, 7 furent tués par les noirs lancés à leur poursuite, 3 repris et condamnés aux fers. La compagnie franche dut être en 1778 concentrée à Fort-Dauphin pour y protéger la traite. Sanglier et Coquereau reçurent ces nouveaux ordres par l’intermédiaire du