Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/168

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rentré en possession d’une partie de ses biens, nommément du château de Vietzka et de ses dépendances, mais que des arrangements de famille l’avaient chargé d’une dette de 150,000 livres. Il le priait de s’intéresser au règlement de sa solde et des réclamations pécuniaires qu’il avait faites pour fournitures et dépenses soldées à Madagascar dans l’intérêt du roi. Il répétait que M. de Sartine lui avait promis le grade de brigadier en récompense de ses services. Vergennes transmit cette lettre au ministre en marquant vivement l’intérêt qu’il prenait au baron. Celui-ci étant de retour en France au printemps de 1778, fit parvenir à M. de Sartine, en date du 8 avril, un mémoire dans lequel il prit pour la première fois le titre de comte. Il rappelait qu’il avait exposé en détail toute son administration et que le ministre avait paru satisfait de ses explications, qu’il avait eu l’honneur de mettre sous ses yeux les états de toutes les dépenses qu’il avait faites pour l’établissement, accompagnés des pièces justificatives. Ces avances l’avaient obligé de s’engager personnellement, et, bien que le ministre l’eût mis en état de s’acquitter de la plus grande partie de ses dettes, il priait néanmoins qu’on apurât ses comptes le plus tôt possible. Il insistait sur la demande qu’il avait faite du grade de brigadier, ajoutait, assez audacieusement, que cette grâce lui avait été promise dès 1773, que d’ailleurs il avait été général-major au service de la confédération de Pologne. Il demandait qu’on lui assurât un traitement convenable à son rang et à sa qualité et qu’on voulût bien l’employer dans la guerre qui paraissait sur le point d’éclater en Allemagne. « Il n’est, disait-il en concluant, aucune expédition quelque difficile ou périlleuse qu’elle puisse être, que je ne sois en état d’entreprendre et de conduire avec courage et prudence. »

Il présenta à l’appui de sa réclamation une patente de général-major des troupes de la République Polonaise signée de Michel-Jérôme Krasinsky, maréchal-général de la Confédération de Bar, et de Michel-Jean, comte Paç, maréchal de la Confédération générale de Lithuanie.