Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à Madagascar, peut-être parce que sa première expédition lui avait donné des bénéfices provenant du commerce ou de la traite des nègres. Il présenta donc, le 13 juin 1783, au comte de Vergennes, un nouveau mémoire dans lequel on retrouve le plan d’une société pour l’exploitation de Madagascar. Il demandait l’autorisation de se rendre dans l’île, avec quelques officiers et ouvriers qu’il s’associerait ; pourvu qu’on lui fournît des navires, il ne demandait aucune subvention, promettant, en échange de cet avantage, de fournir à l’île de France bœufs, riz et esclaves, aux navires français leur ravitaillement en vivres, et, en cas de guerre, en matelots. Supposant sans doute oubliés tous ses anciens mensonges, il parlait sans vergogne de consolider les avantages qu’il avait obtenus auprès des peuples de Madagascar.

Vergennes qui, dans cette circonstance, paraît avoir manqué de clairvoyance, transmit le mémoire à M. de Castries le 19 juin suivant en y joignant une lettre où il disait :

« Je n’ignore pas qu’on a combattu le premier plan de cet officier, que même on lui a fait quelques reproches ; il n’en est pas moins prouvé qu’il était établi paisiblement dans l’intérieur de l’île, ce que d’autres n’avaient pu obtenir. Je dois supposer que M. le comte de Benyowszky a des personnes qui lui fournissent des fonds pour sa nouvelle entreprise. C’est à vous de juger, Monseigneur, si dans la crainte que les Anglais ne fassent quelques tentatives pour former des établissements pareils, il ne conviendrait pas de laisser cet officier faire un nouvel essai, sous la protection du roi, en lui fournissant le faible secours qu’il demande. »

Mais cette demande ne fut pas accueillie et Benyowszky chercha fortune en Angleterre. Il est assez difficile de croire qu’il ait pu avoir recours à l’Empereur. Pourtant, il y a aux archives des colonies une pièce qui tendrait à le prouver, si elle est authentique. La voici telle quelle en son latin de chancellerie :

Nos, Josephus IIdus divinâ favente clementiá, Romanorum