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Le 26 mai, on vendit à l’encan, à Foulepointe, les quelques effets trouvés dans le fort et le village. On en tira moins de 200 piastres qui furent distribuées aux soldats. Il y avait peu de marchandises et peu de munitions ; la plus grande partie étant restée sur la côte de l’Ouest, à l’endroit où les aventuriers avaient pris terre pour la première fois.

Quant aux papiers du baron, ils étaient contenus dans un grand portefeuille de cuir. On y trouva un procès-verbal daté du 3 octobre 1776, relatant un cabarre dans lequel les chefs malgaches confiaient à Benyowszky pleins pouvoirs pour négocier avec les rois d’Europe en qualité d’Ampansacabé. Il était censé signé de Hiavy et de Lambouin.

Une autre pièce datée du 28 mars 1784, à Londres, nommait Magellan conseiller du conseil suprême de l’île, agent plénipotentiaire en Europe et lui conférait tous pouvoirs pour traiter avec les souverains, les compagnies et les particuliers de tout ce qui concernait le commerce, l’émigration, les fournitures à faire à l’État de Madagascar. Une troisième pièce datée d’août 1785 du camp d’Ankourou, contresignée de M. de Graterol, chancelier, nommait le chevalier Hensky secrétaire d’État et lieutenant général de Madagascar.

On avait pris en tout 8 Européens : 2 Français qui avaient été contraints de prendre les armes par Benyowszky furent renvoyés en France. 4 matelots américains, qui restaient de l’équipage de l’Intrépide, furent embarqués comme matelots sur la frégate la Subtile.

Enfin, le baron d’Adelsheim, gentilhomme allemand, et le chevalier de Brossard, Français, établi en Amérique où il avait servi et obtenu la décoration de l’ordre de Cincinnatus, étaient les seuls associés qui eussent survécu de tous ceux qui avaient fait le voyage de Madagascar. Fort pauvres tous les deux, ils avaient cru que Benyowszky allait à Madagascar dans des conditions légales et pouvait