Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/29

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peu à peu, une certaine confiance s’établit ; les Japonais se mirent à examiner les armes, les habillements des étrangers ; ceux-ci leur firent quelques présents, des chemises, des rubans, des morceaux d’étoffe. Cependant la foule devenait trop pressante ; Stepanov jugea bon de revenir au navire, laissant en arrière-garde six de ses gens. Ceux-ci reçurent des habitants des provisions de riz et d’eau qui furent portées à bord ; après quoi on leva l’ancre ; le navire longea, dans la direction du nord, la côte de plusieurs îles pour trouver un havre commode. Le soir du même jour apparurent une foule de petits canots qui conduisirent les Russes dans une baie et les aidèrent même à remorquer leur vaisseau. Ceux-ci prirent encore en cet endroit de l’eau et des provisions et passèrent la nuit assez tranquillement ; mais, le lendemain matin, comme Benyowszky se rendait à terre, il rencontra des barques montées par des Japonais armés ; ces gens lui firent comprendre, par signes, qu’il devait renoncer à son projet ; sinon qu’il lui en coûterait la tête : il dut regagner son vaisseau. Il lui fut dès lors très difficile d’obtenir des naturels les vivres et l’eau dent il avait besoin ; cela l’obligea de remettre à la voile en se dirigeant vers le sud-ouest. Il semble s’être servi, lorsqu’il rédigea ses Mémoires, de la carte du Japon dressée par Bellin en 1735 ; on y trouve en effet la plupart des noms qu’il cite, les îles Ximo et Xicaco, aujourd’hui Kiou-Sou et Sikok, l’île Takasima, aujourd’hui Tanéga-Sima, les îles Toza et Bongo que le baron appelle Tonza et Bonzo, et la pointe de Misaqui dont il fait un port. Le port nommé Nambu par Bellin est probablement le Namgu de Benyowszky ; de même, le groupe des îles de Matsima ou de Schiltpadi a dû fournir les éléments d’un nom étrange, Usilpatchar. Il est probable que le Saint-Pierre-et-Saint-Paul suivit vers le sud la longue chaîne de l’archipel japonais, touchant successivement aux îles Méaco, aujourd’hui Miaco-Sima, à l’une des îles Lioukiou que le baron appelle Usma, Usmai Ligon, Stepanov Usmaki, et Ryoumin Usmaïtsi. On y demeura