Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à Macao, le 12 septembre, que 62. Stépanov, il est vrai, déclare que sur 70 personnes, on n’avait perdu que les 3 matelots tués à Formose. De Macao, où il fut très bien accueilli par le gouverneur portugais, le baron donna avis de son arrivée au chevalier de Robien, directeur à Canton pour la Compagnie française des Indes ; en même temps, il réclamait la protection du roi et arborait le pavillon français. L’aspect singulier de ce petit vaisseau, bâti grossièrement en sapin, la détresse de l’équipage dont 8 hommes seulement étaient valides, l’intérêt qu’excitait l’audacieux navigateur, qui avait le premier parcouru dans toute sa longueur l’archipel du Japon, firent naître une sorte de compétition entre les colonies européennes de Canton. Les Hollandais et les Anglais conçurent le dessein d’attirer le baron sur leurs vaisseaux et lui proposèrent de le ramener en Europe dans l’intention de tirer parti de ses découvertes ; mais ce dernier, gracieusement accueilli par les Français et sachant l’alliance qui existait entre sa souveraine et Louis XV, ne paraît pas s’être prêté à leur proposition. Pendant son séjour à Canton, qui dura jusqu’au 17 janvier 1772, il perdit un assez grand nombre de ses compagnons. 47 seulement s’embarquèrent avec lui sur les deux vaisseaux de la Compagnie le Dauphin et le Laverdy. Parmi ceux qui moururent à Canton, il faut citer le capitaine du Saint-Pierre-et-Saint-Paul, Csurin ; Stepanov, après de violents démêlés avec le baron, fut emprisonné à Macao et finit par mourir de misère à Batavia. Le navire et ce qui restait de sa cargaison de fourrures avaient été vendus pour 3,960 gouldens de Hollande. Il est fort probable que Benyowszky garda pour lui la meilleure part de la somme ; c’est là peut-être la cause des discordes qui paraissent s’être élevées entre ses compagnons et lui. Il dut faire appel à l’autorité portugaise et c’est alors qu’il fit arrêter Stépanov qu’il accusait d’avoir voulu l’assassiner.

Là cessa aussi d’exister la fiancée fictive, Aphanasie, dont le rôle était fini, puisqu’on sortait du roman : le baron la fit mourir,