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Relations des Français avec les Malgaches au XVIIIe siècle. – La traite. – L’établissement du comte de Modave au Fort-Dauphin – 1722-1769.[1]


Depuis que les Français avaient pris la place des Hollandais à l’île Maurice, ils avaient fait à Madagascar un trafic qui leur était de toute nécessité. N’ayant aux débuts de l’établissement trouvé sur place que très peu de ressources, les colons et les soldats qui vinrent de Bourbon vivaient de biscuits et de viandes salées comme les équipages de la Compagnie. Il y avait peu de gibier dans les forêts de l’île ; c’étaient surtout des cerfs ; mais on les traqua avec tant d’acharnement qu’ils ne tardèrent pas à devenir rares et qu’il fallut en interdire la chasse, pour conserver cette réserve en cas de blocus. On alla donc chercher à Madagascar du riz, des bœufs, et en même temps des esclaves. Ces derniers étaient moins estimés comme travailleurs que les Cafres originaires de Mozambique, mais ils coûtaient beaucoup moins cher, étaient plus dociles et ne devenaient pas marrons aussi facilement. Tous les vaisseaux de la Compagnie, à leur arrivée ou à leur départ, se rendaient là pour embarquer leurs provisions de viande fraîche et de salaisons. Ils faisaient en même temps la traite pour le compte de la colonie. Dès 1732, c’est-à-dire dès le gouvernement de Dumas, la Compagnie créa même un petit

  1. A. C. Fonds. – Ile de France, C4, 1-18, Madagascar ; C5, 1,2. – Pouget de Saint André, La colonisation française à Madagascar sous Louis XV.