Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/50

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de jeter les fondements d’un puissant établissement à Madagascar… Jamais entreprise ne coûta moins à tenter et n’offrit plus d’avantages. Le pays est remarquablement fertile, surtout au point de vue de la culture des grains, qu’il produirait aussi avantageusement et avec autant de variété dans les espèces que telle autre terre que ce soit. La colonie pourvoirait elle-même à cette partie essentielle de sa subsistance. Elle serait de plus en état d’en exporter la quantité nécessaire à l’approvisionnement de l’île de France et de nos comptoirs des Indes. Nos vaisseaux trouveraient dans ses ports les farines et les biscuits dont ils auraient besoin. Les troupeaux de toute sorte se multiplient aisément presque sans soin… Cette multiplication serait l’objet d’un très grand commerce… Les salaisons y réussissent très bien. La vente des cuirs et des suifs augmenterait encore le produit de ce négoce. Le chanvre croît naturellement partout… ; on pourrait donc fabriquer des corderies de toutes espèces et des toiles de toutes les façons, objet d’une consommation immense pour la seule fourniture de la marine des Indes, où les cordages et les toiles à voile sont à si haut prix. Les cannes à sucre, le coton, l’indigo, la soie, la cire se trouvent en abondance dans le pays. Ces richesses sont perdues pour la plupart : il ne tiendra qu’aux colons d’en faire usage.

« L’un des premiers travaux dont il faudra s’occuper, c’est la construction de quelques forges. Les frais en seraient moindres que partout ailleurs. Le fer se trouve ici dans la plus grande abondance et de la meilleure qualité… Je ne connais pas assez le règne minéral de cette île pour entrer à ce sujet dans une longue énumération. On sait pourtant, à n’en pas douter, qu’il y a des mines d’or dans les environs de Fort-Dauphin. On m’a montré une montagne d’où les Portugais en ont autrefois tiré.

« Ce qu’il y a de plus pressé, sera de faire passer à Madagascar des ouvriers et des artisans de toute sorte. Il n’est pas nécessaire que le roi les prenne à son service… Il s’en présentera en foule pour