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SUR MADAME NECKER

raisons mythologiques, des traits historiques, de Méléagre, d’Arria et de Pætus. Elle cite mal à propos Henri iv pour le tableau de Rubens qui représente l’accouchement de Marie de Médicis. Henri iv et Marie de Médicis sont un exemple malheureux à rappeler à propos d’amour et de fidélité conjugale. C’est toujours chez elle le même manque de tact pour l’association des idées et l’accord des nuances dans les comparaisons. Mais ces défauts se rachètent ici plus aisément qu’ailleurs ; le sujet l’inspire ; c’est élevé, c’est ingénieux, et, quand elle en vient à la considération du mariage dans la vieillesse, à ce dernier but de consolation et quelquefois encore de bonheur dans cet âge déshérité, elle a de belles et fortes paroles : « Le bonheur ou le malheur de la vieillesse n’est souvent que l’extrait de notre vie passée. »

Sainte-Beuve conclut en ces termes :

« Mme  Necker mérite d’obtenir dans notre littérature un souvenir et une place plus marqués qu’on ne les lui a généralement accordés jusqu’à cette heure. La France lui doit Mme  de Staël, et ce magnifique présent a trop fait oublier le reste. Mme  Necker, avec des défauts qui choquent à première vue, et dont il est aisé de faire sourire, a eu