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ŒUVRES DE P. CURIE.

considérable et ceux qui sont émis par les sources franchement obscures, par exemple une lame de cuivre noircie et chauffée à 300° ou même à 1500. Dans ce but nous avons fait les expériences suivantes :


Un spectre étant formé avec un appareil réfringent tout en sel et la lampe Bourbouze comme source, nous l’avons étudié au point de vue de la distribution calorifique.

Au rouge extrême l’action galvanométrique était 400, au maximum 5800, etc. Ces déterminations faites, au platine incandescent nous avons substitué une lame de cuivre chauffée à 300°. En observant alors les indications de notre thermoscope, nous avons constaté qu’elles étaient nulles tant que la distance de la pile à la position qu’elle occupait quand elle recevait les rayons d’une flamme sodique n’atteignait pas  ; à partir de ce moment, lorsqu’on avançait vers la région de moindre réfrangibilité, les effets thermiques marchaient rapidement vers un maximum pour décroître plus lentement ensuite. La position de la pile au moment de l’action maximum a été prise par nous comme définissant ce que l’on pourrait appeler l’indice moyen, ou plutôt l’indice des rayons de plus grande efficacité de la lame.

En rétablissant alors le spectre primitif, c’est-à-dire en remettant le platine incandescent à la place de la lame de cuivre, on déterminait la longueur d’onde des rayons correspondant à cet indice moyen, et on la prenait pour longueur d’onde moyenne des rayons émis par la source obscure.


Nous avons cherché à contrôler l’exactitude des résultats que nous venons de faire connaître et nous y sommes arrivés en employant comme réseaux des échantillons de toiles métalliques du commerce. Ces toiles sont plus ou moins serrées, mais en général elles sont bien régulières et, dans la lumière homogène, elles donnent avec beaucoup de netteté et d’éclat les phénomènes des franges successives. En employant des toiles de numéros différents, nous sommes toujours arrivés aux mêmes longueurs d’onde pour des rayons de même indice.

Enfin, dans les régions voisines du maximum, nous avons constaté que les résultats de nos observations s’accordent d’une