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que la distance entre le corps radiant et le condensateur est plus petite. Pour des distances faibles, les rayons qui peuvent être déviés ne constituent plus qu’une très faible fraction du rayonnement total.

Voici pour un échantillon de carbonate de baryum radifère les résultats obtenus :


Dans la première ligne figure la distance en centimètres. En supposant égal à 100 le courant obtenu sans champ magnétique pour chaque distance, les nombres de la deuxième ligne indiquent le courant qui subsiste quand le champ agit. Ces nombres peuvent être considérés comme donnant le pourcentage de rayons non déviables.

Distance 07,1 06,9 06,5 06,0 05,1 03,4
Pour 100 de rayons non déviés 00 00 11 33 56 74

Les rayons déviables sont les plus pénétrants.

Lorsque l’on tamise le faisceau au travers d’une lame absorbante (aluminium ou papier noir), les rayons qui passent sont tous déviables par le champ, de telle sorte qu’à l’aide de l’écran et du champ magnétique, tout le rayonnement est supprimé dans le condensateur. Une lame d’aluminium de de millimètre d’épaisseur suffit pour supprimer tous les rayons non déviables, quand la substance est assez loin du condensateur ; pour des distances plus petites (0,034 m et 0,051 m), deux feuilles d’aluminium au me sont nécessaires pour obtenir ce résultat.

J’ai fait des mesures semblables sur quatre substances radifères (chlorures ou carbonates) d’activité très différente ; le rapport des activités des produits extrêmes était au moins 300. Cependant, les résultats ont été très analogues. Il est fort remarquable que la distance à laquelle s’étendent dans l’air les rayons non déviables se soit montrée à peu près la même pour ces quatre produits ; elle est voisine de 0,067 m. Cependant, pour le produit le moins actif (encore 200 fois plus actif que l’uranium), cette distance était peut-être un peu plus faible, et la proportion de rayons pénétrants déviables à l’aimant était plus forte que pour les autres.

On peut remarquer que, pour tous les échantillons, les rayons