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extérieurement par une matière isolante. L’ouverture du cylindre, fermée par la plaque isolante mince pp, était en face de la source radiante.

Enfin, nous avons fait l’expérience inverse qui consiste à placer l’auge de plomb avec le radium au milieu de la matière isolante et en relation avec l’électromètre (fig. 2), le tout étant enveloppé par l’enceinte métallique reliée à la terre.

Dans ces conditions, on observe à l’électromètre que le radium

Fig. 2.
Fig. 2.



prend une charge positive et égale en grandeur à la charge négative de la première expérience. Les rayons du radium traversent, en effet, la plaque diélectrique mince pp et quittent le conducteur intérieur en emportant de l’électricité négative.

Les rayons non déviables du radium n’interviennent pas dans les expériences précédentes, puisqu’ils sont absorbés par une épaisseur extrêmement mince de matière. La méthode qui vient d’être décrite ne convient pas non plus pour l’étude de la charge des rayons du polonium, ces rayons étant également très peu pénétrants. Nous n’avons observé aucun indice de charge avec du polonium qui émet seulement des rayons non déviables, mais, pour la raison qui précède, on ne peut tirer de cette expérience aucune conclusion.

Ainsi, dans le cas des rayons déviables du radium, comme dans le cas des rayons cathodiques, les rayons transportent de l’électricité. Or, jusqu’ici, on n’a jamais reconnu l’existence de charges électriques non liées à la matière pondérable. On est donc amené à considérer comme vraisemblable que le radium est le siège d’une émission constante de particules de matière électrisée négativement, capables de traverser sans se décharger des écrans conducteurs ou diélectriques. Si le rapport de la charge électrique à la masse était le même que dans l’électrolyse, le radium, dans l’ex-