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la radiologie

l’extension exacte. S’il s’agit de la présence de corps étrangers, balles ou éclats d’obus, la présomption dont on dispose le plus souvent consiste à observer un orifice d’entrée sans orifice de sortie correspondant. C’est là une indication bien précaire, car elle ne renseigne ni sur le nombre des éclats qui ont pu pénétrer, ni sur leur position même approximative. Il arrive qu’un projectile ne pénètre pas, mais rebondit à la surface. Il arrive, au contraire, qu’il pénètre très loin de son point d’entrée, ayant accompli quelquefois un trajet véritablement décevant ; il arrive encore qu’ayant pénétré, il se déplace ensuite à l’intérieur du corps.

La radioscopie pratiquée avec déplacement de l’ampoule le long du corps du blessé permet d’examiner toute l’étendue de la région atteinte et des régions voisines. Elle permet de découvrir tous les corps étrangers qui ont des dimensions de quelque importance, et d’en obtenir la localisation précise ; elle détermine l’étendue des fractures et leur aspect qu’on peut fixer par des dessins nommés calques ; elle révèle des lésions pulmonaires ou autres. Souvent, elle suffit pour fournir un premier renseignement sur l’état du blessé, tout au moins avant son transport dans l’hôpital où il devra séjourner jusqu’à sa guérison. Si l’on juge utile de compléter ce renseignement par la radiographie, celle-ci pourra être exécutée