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travail dans les hôpitaux

moins de 10 centimètres dans leur plus grande dimension, et l’on peut s’étonner qu’une masse semblable, pénétrant à la vitesse de quelques centaines de mètres à la seconde, ne produise pas de résultats encore plus meurtriers que ceux que nous avons eu à déplorer.

Les éclats d’obus peuvent occasionner des troubles, non seulement par leurs dimensions, mais aussi par leur forme irrégulière, leur surface rugueuse, leurs arêtes vives, pointes ou crochets ; ils ne sauraient, même quand ils sont petits, être tolérés dans les articulations dont ils empêchent le fonctionnement. On doit de même, si possible, retirer de l’œil le plus petit grain métallique qui risquerait de compromettre la vue. Enfin, certains corps étrangers mettent le blessé en danger de mort, par le trouble qu’ils apportent dans des régions vitales telles que le cerveau, la moelle épinière, le cœur, les poumons, ou par la pression qu’ils exercent sur les troncs nerveux ou les vaisseaux sanguins. Dans des cas de ce genre, non seulement l’extraction doit être tentée, mais il peut même arriver que le salut du blessé par cette opération soit une question d’heures, et que la plus grande hâte s’impose, ainsi que la plus grande perfection de l’intervention. Je puis citer comme exemple le cas d’un blessé dont la fin paraissait proche et qui a, néanmoins, pu être sauvé grâce à un examen radio-