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travail dans les hôpitaux

s’améliora avec rapidité et devint bientôt tout à fait satisfaisant. Le bloc de fonte contenu dans la cuisse avait évidemment entretenu une grosse suppuration et un empoisonnement régulier de l’organisme ; dès que cette cause d’état morbide eut disparu, le jeune organisme reprit le dessus, et le blessé qu’on avait jugé perdu fut en état de réparer ses graves lésions osseuses.

Ayant ainsi reconnu l’importance de l’extraction des projectiles, nous pouvons aussitôt affirmer que pour leur extraction, l’emploi de la radiologie est indispensable. Cette vérité, peu répandue au début de la guerre, ne serait plus aujourd’hui contestée par personne ; et nul chirurgien n’accepterait plus aujourd’hui d’opérer un projectile sans connaître les renseignements fournis par le radiologiste. Trop souvent, en effet, uniquement guidé par la position de la plaie, le chirurgien a vainement cherché l’éclat d’obus ou la balle dont il n’avait pu apprécier le trajet, parfois considérable ; trop souvent, malgré de multiples entailles et des délabrements de grande étendue, le projectile s’est dérobé à une recherche longue et obstinée. Nul n’accepterait plus de tenter cette aventure décevante de chercher à tâtons et à coups de bistouri le corps étranger souvent englobé dans des tissus qui en interceptent le contact. Et qui donc, en effet, pourrait s’y résoudre, sachant que, grâce