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Page:Curie - Les Rayons alpha, bêta, gamma des corps radioactifs en relation avec la structure nucléaire, 1933.djvu/13

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LES RAYONS α, β, γ DES CORPS RADIOACTIFS

fait intervenir la fluctuation de parcours dont l’importance approchée est de l’ordre de 1 à 2 % du parcours le plus probable. On détermine celui-ci par un dénombrement des trajets compris entre des limites données. C’est ainsi qu’Irène Curie a établi que les rayons α du radioactinium forment 2 groupes dont les parcours diffèrent de 3 mm. 4, résultat en accord avec d’anciennes expériences de S. Mayer et Paneth. L’emploi de la méthode à foyer a permis de découvrir dans ce cas une structure plus fine encore ; dans le spectre magnétique chacun des deux groupes mentionnés se montre complexe, et on trouve en plus, quelques raies faibles.

La méthode des scintillations, fréquemment employée pour la mesure des parcours, a permis de découvrir, à côté des groupes normaux de rayons α de RaC’ et de ThC’, des groupes dits de « long parcours », se composant d’un nombre de rayons relativement très petit. Ces rayons de long parcours ont aussi été mis en évidence par la méthode des trajectoires de brouillard et par celle d’ionisation différentielle. Pour quelques-uns de ces groupes faibles, S. Rosenblum a récemment obtenu la raie du spectre magnétique. On compte, au total, 9 groupes de rayons de long parcours attribués à RaC’, avec des parcours à 13° compris entre 7,87 et 11,64 cm. et des nombres de rayons compris entre 0,2 et 17 pour 106 rayons normaux de parcours 6,95 cm. Pour Th (C + C’), on a caractérisé 2 groupes de rayons de parcours 9,78 cm. et 11,66 cm., avec respectivement 0,34 et 1,9 rayons pour 104 rayons normaux de ThC’ de 8,62 cm. de parcours.

En résumé, le rayonnement α des corps radioactifs est plus complexe qu’on ne l’avait cru précédemment. Il comprend soit un seul groupe normal, soit plusieurs groupes normaux de vitesses voisines. Peuvent être présents en plus des groupes de long parcours dont l’intensité, mesurée en nombre de rayons émis par atome transformé, est très faible par rapport à celle des groupes normaux, dont l’ensemble, pour un radioélément donné, doit correspondre approximativement à un rayon α émis par atome transformé.

Le nombre de rayons α dans un groupe est connu d’après des méthodes de numération qui décèlent l’effet individuel d’un rayon α. On utilise le plus fréquemment, soit les scintillations produites par les rayons sur un écran au sulfure de zinc, soit