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LES RAYONS α, β, γ DES CORPS RADIOACTIFS

tant que la particule possède une énergie supérieure à celle qui est exigée pour l’ionisation. Il a été démontré que ce trajet est très approximativement rectiligne et que les trajectoires de rayons d’un même groupe ont, dans une même matière, des longueurs très peu différentes, groupées par une loi de probabilité autour d’une valeur qui est le parcours le plus probable. La mesure du pouvoir ionisant (nombre d’ions produit par unité de longueur de la trajectoire) d’un faisceau canalisé homogène de rayons α, en divers points de sa trajectoire dans l’air, donne, par ailleurs, la courbe bien connue, représentée dans la fig. 1 ; d’après la pente rectiligne de la partie terminale de cette courbe, on détermine le parcours extrapolé r qui est inversement proportionnel à la densité de l’air. En le rapportant à une densité d’air déterminée (généralement air à 15°, sous la pression normale), on obtient une donnée qui caractérise le groupe homogène considéré. Les parcours des groupes principaux sont compris entre 2 et 9 centimètres. Le parcours augmente avec la vitesse d’émission v, et il existe entre ces grandeurs une relation empirique (loi de Geiger), d’après laquelle r est proportionnel à . Dans les matières solides ou liquides, les rayons α ont un parcours très petit, atteignant quelques centièmes de millimètres.

Fig. 1.

Les chocs qui déterminent le ralentissement progressif d’un rayon α, ont, en général, une très faible influence sur sa direction. Certains chocs, dits exceptionnels donnent, cependant, lieu à