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CHAPITRE III

PREMIÈRES RECHERCHES À L’ÉCOLE DE PHYSIQUE. — SYMÉTRIE ET MAGNÉTISME.


C’est à l’École de physique, dans les vieux bâtiments du Collège Rollin, que Pierre Curie devait travailler, d’abord comme chef des travaux, ensuite comme professeur, pendant vingt-deux ans, la presque totalité de sa vie scientifique. Son souvenir paraît intimement lié à ces vieux bâtiments aujourd’hui détruits, où il passait ses journées entières, rentrant seulement le soir à la campagne où habitaient alors ses parents. Il s’y estimait heureux, en raison de la bienveillance que lui témoignait le directeur fondateur de l’École, Schützenberger, à cause aussi de l’estime et de la sympathie qu’il rencontrait chez ses élèves, dont plusieurs devinrent ses disciples et ses amis. Voici ce qu’il disait à ce sujet, à la fin d’une conférence faite à la Sorbonne, dans les dernières années de sa vie :

« Je désire rappeler ici que nous avons fait toutes nos recherches à l’École de physique et de chimie de la ville de Paris. Dans toute production scientifique, l’influence du milieu dans lequel on travaille a une importance très grande et une partie des résultats est due à cette influence. Depuis plus de vingt ans, je travaille à l’École de physique et de