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PIERRE CURIE

flèche, du type vecteur polaire. La symétrie du cylindre circulaire droit est du type tenseur. Toute la physique cristalline peut être mise sous une forme telle que les phénomènes particuliers dont il s’agit ne sont pas spécifiés, mais que seules sont étudiées les relations géométriques et analytiques entre les types de grandeurs dont les unes sont considérées comme causes et les autres comme effets.

Ainsi, étudier la polarisation électrique par l’application d’un champ électrique, revient à étudier la relation entre deux systèmes de vecteurs et à écrire un système d’équations linéaires comportant neuf coefficients ; le même système d’équations est valable pour la relation entre le champ électrique et le courant électrique dans les cristaux conducteurs, ou pour celle entre le gradient de température et le courant de chaleur ; seule la signification des coefficients devra être changée. De même, toutes les particularités des phénomènes piézoélectriques peuvent être prévues par l’étude de la relation générale entre un vecteur et un système de tenseurs et toute la richesse des phénomènes d’élasticité dépend de la relation entre deux systèmes de tenseurs qui comporte en principe trente-six coefficients.

On peut se rendre compte, par cet exposé sommaire, de la haute portée philosophique de ces notions de symétrie, qui interviennent dans tout phénomène naturel, et dont le sens profond a été dégagé d’une manière si efficace par la pensée claire de Pierre Curie. Il est intéressant de rappeler ici la relation que voyait Pasteur entre ces mêmes notions et les manifestations de la vie. « L’Univers,