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PIERRE CURIE

à la Société de physique, et se rejoignaient parfois le dimanche à Sèvres ou à Sceaux. Plus tard, il se forma autour de Pierre Curie un groupe d’amis plus jeunes, engagés comme lui dans les recherches de physique et de chimie, faisant partie du domaine le plus nouveau de ces sciences : André Debierne, son collaborateur dans les travaux sur la radioactivité, et ami intime, Georges Sagnac, son collaborateur pour une étude sur les rayons X, Paul Langevin, son ancien élève, qui devint professeur au Collège de France, Jean Perrin, actuellement professeur de chimie-physique à la Sorbonne, Georges Urbain, ancien élève de l’École, maintenant professeur de chimie à la Sorbonne. Souvent l’un ou l’autre venait nous voir dans la tranquille maison du boulevard Kellermann. Nous poursuivions alors une causerie sur les expériences récentes ou futures, sur les idées et théories nouvelles, et nous ne nous lassions pas de jouir du merveilleux développement de la physique moderne.

On ne faisait guère de réunions nombreuses dans notre maison, car Pierre Curie n’en éprouvait pas le désir. Il était plus à son aise dans une conversation à quelques-uns et allait rarement à d’autres réunions que celles de sociétés scientifiques. Si d’aventure il se trouvait égaré dans un milieu où la conversation générale ne pouvait l’intéresser, il se réfugiait dans un coin tranquille et pouvait oublier l’assistance en poursuivant ses pensées.

Nos relations de famille étaient très restreintes, de son côté comme du mien, la sienne étant peu nombreuse et la mienne éloignée. Il était cependant très