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RECHERCHES SUR LES SUBSTANCES RADIOACTIVES.

et se croiser. Tout en cherchant à me conformer au but précis de ce travail et à exposer surtout mes propres recherches, j’ai été obligée d’exposer en même temps les résultats d’autres travaux dont la connaissance est indispensable.

J’ai d’ailleurs désiré faire de ce travail un Mémoire d’ensemble sur l’état actuel de la question.

J’indique à la fin de ce travail quelles sont les questions précises dont je me suis plus spécialement occupée, et quelles sont celles que j’ai étudiées en commun avec M. Curie.

J’ai exécuté ce Travail dans les laboratoires de l’École de Physique et de Chimie industrielles de la Ville de Paris avec l’autorisation de Shützenberger, le regretté Directeur de cette École, et de M. Lauth, le Directeur actuel. Je tiens à exprimer ici toute ma reconnaissance pour l’hospitalité bienveillante que j’ai reçue dans cette École.

HISTORIQUE.

La découverte des phénomènes de la radioactivité se rattache aux recherches poursuivies depuis la découverte des rayons Röntgen sur les effets photographiques des substances phosphorescentes et fluorescentes.

Les premiers tubes producteurs de rayons Röntgen étaient des tubes sans anticathode métallique. La source de rayons Röntgen se trouvait sur la paroi de verre frappée par les rayons cathodiques ; en même temps cette paroi était vivement fluorescente. On pouvait alors se demander si l’émission de rayons Röntgen n’accompagnait pas nécessairement la production de la fluorescence, quelle que fût la cause de cette dernière. Cette idée a été énoncée tout d’abord par M. Henri Poincaré ([1]).

Peu de temps après, M. Henry annonça qu’il avait


  1. Revue générale des Sciences, 30 janvier 1896.