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m. curie.

dyme, praséodyme, niobium, scandium, gadolinium, erbium, samarium et rubidium (échantillons prêtés par M. Demarçay) ; yttrium, ytterbium avec nouvel erbium [échantillons prêtés par M. Urbain ([1])] ;

3° Un grand nombre de roches et de minéraux.

Dans les limites de sensibilité de mon appareil je n’ai pas trouvé de substance simple autre que l’uranium et le thorium, qui soit douée de radioactivité atomique. Il convient toutefois de dire quelques mots sur ce qui est relatif au phosphore. Le phosphore blanc humide, placé entre les plateaux du condensateur, rend conducteur l’air entre les plateaux ([2]). Toutefois, je ne considère pas ce corps comme radioactif à la façon de l’uranium et du thorium. Le phosphore, en effet, dans ces conditions, s’oxyde et émet des rayons lumineux, tandis que les composés d’uranium et de thorium sont radioactifs sans éprouver aucune modification chimique appréciable par les moyens connus. De plus, le phosphore n’est actif ni à l’état de phosphore rouge, ni à l’état de combinaison.

Dans un travail récent, M. Bloch vient de montrer que le phosphore, en s’oxydant en présence de l’air, donne naissance à des ions très peu mobiles qui rendent l’air conducteur et provoquent la condensation de la vapeur d’eau ([3]).

L’uranium et le thorium sont les deux éléments qui possèdent les plus forts poids atomiques (240 et 232) ; ils se rencontrent fréquemment dans les mêmes minéraux.

Minéraux radioactifs. — J’ai examiné dans mon appa-


  1. Je suis très reconnaissante aux savants cités plus haut, auxquels je dois les échantillons qui ont servi pour mon étude. Je remercie également M. Moissan qui a bien voulu donner pour cette étude de l’uranium métallique.
  2. Elster et Geitel, Wied. Ann., 1890.
  3. Bloch, Société et Physique, 6 février 1903.