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M. CURIE.

J’ai remarqué parfois la formation d’un dépôt composé de cristaux dont une partie restait incolore, alors que l’autre partie se colorait. Il semblait possible de séparer les cristaux incolores par triage, ce qui n’a pas été essayé.

À la fin du fractionnement, le rapport des activités des portions successives n’est ni le même, ni aussi régulier qu’au début ; toutefois il ne se produit aucun trouble sérieux dans la marche du fractionnement.

La précipitation fractionnée d’une solution aqueuse de chlorure de baryum radifère par l’alcool conduit aussi à l’isolement du chlorure de radium qui se précipite en premier. Cette méthode que j’employais au début a été ensuite abandonnée pour celle qui vient d’être exposée et qui offre plus de régularité. Cependant, j’ai encore quelquefois employé la précipitation par l’alcool pour purifier le chlorure de radium qui contient une petite quantité de chlorure de baryum. Ce dernier reste dans la dissolution alcoolique légèrement aqueuse et peut ainsi être enlevé.

M. Giesel, qui, dès la publication de nos premières recherches, s’est occupé de la préparation des corps radioactifs, recommande la séparation du baryum et du radium par la cristallisation fractionnée dans l’eau du mélange des bromures. J’ai pu constater que ce procédé est en effet très avantageux, surtout au début du fractionnement.

Quel que soit le procédé de fractionnement dont on se sert, il est utile de le contrôler par des mesures d’activité.

Il est nécessaire de remarquer qu’un composé de radium qui était dissous, et que l’on vient de ramener à l’état solide, soit par précipitation, soit par cristallisation, possède au début une activité d’autant moins grande qu’il est resté plus longtemps en dissolution. L’activité augmente ensuite pendant plusieurs mois pour atteindre une certaine limite, toujours la même. L’activité finale est