Page:Curie - Recherches sur les substances radioactives, 1904.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
47
RECHERCHES SUR LES SUBSTANCES RADIOACTIVES.

CHAPITRE III.

RAYONNEMENT DES NOUVELLES SUBSTANCES.


Procédés d’étude du rayonnement. — Pour étudier le rayonnement émis par les substances radioactives, on peut se servir de l’une quelconque des propriétés de ce rayonnement. On peut donc utiliser soit l’action des rayons sur les plaques photographiques, soit leur propriété d’ioniser l’air et de le rendre conducteur, soit encore leur faculté de provoquer la fluorescence de certaines substances. En parlant dorénavant de ces diverses manières d’opérer, j’emploierai, pour abréger, les expressions : méthode radiographique, méthode électrique, méthode fluoroscopique.

Les deux premières ont été employées dès le début pour l’étude des rayons uraniques ; la méthode fluoroscopique ne peut s’appliquer qu’aux substances nouvelles, fortement radioactives, car les substances faiblement radioactives telles que l’uranium et le thorium ne produisent pas de fluorescence appréciable. La méthode électrique est la seule qui comporte des mesures d’intensité précises ; les deux autres sont surtout propres à donner à ce point de vue des résultats qualitatifs et ne peuvent fournir que des mesures d’intensité grossières. Les résultats obtenus avec les trois méthodes considérées ne sont jamais que très grossièrement comparables entre eux et peuvent ne pas être comparables du tout. La plaque sensible, le gaz qui s’ionise, l’écran fluorescent sont autant de récepteurs auxquels on demande d’absorber l’énergie